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Séherre
20 août 2007

Marcher dans une rue bondée de gens, je n'ai

Marcher dans une rue bondée de gens, je n'ai jamais aimé.
Marcher dans une rue bondée de gens, pendant les soldes, je n'ai jamais aimé.

Mon dos est moite je le sens en transparence de ma chemise transparente, pourant légère, mais sous ma veste de velours, mon dos est moite je le sens. Pourtant il ne fait pas chaud non, mais c'ets une pesanteur, et la lourdeur des corps qui marchent, qui s'amassent, je sors juste du métro, je suis le dégueulis de sa bouche, et dans la marée humaine qui en sort, nous sommes tous un courant lourd de chaleur moite. J'essaye d'éviter les corps qui marchent, toujours en ligne droite : pas de modification de trajectoire, comme programmés ligne droite. Alors forcément, certaines fois, il y a percussion, le choc survient, un jeune homme qui m'enfonce par mégarde son coude dans les côtes, mon genou se frappe contre le sien, comme si j'avais besoin de ça, j'ai déjà assez mal. Ma canne manque de m"échapper des mains : je suis un vieillard de dix-huit ans. Je m'excuse en vitesse, continuant ma route sans rien changer.
La musique à mes oreilles scande la progression de mes pas, course toujours évitant les obstacles que sont les corps, qui au fond d'eux-mêmes pensent aux vêtements qu'ils viennent d'acheter et qui mettront délicatement leurs arrieres trains en valeur. Un café, épargné de la foule en ce jour du rush, me tend ses bras et je pousse sa porte. Dedans, ca sent la cafeine triste et le début de matinée. Le coca que je commande, ce n'est pas la meilleure solution dès le matin mais qu'importe. Je m'assieds à une table, dans un coin derrière une vitre sale à travers laquelle les passants ne nous font cas, et j'ouvre mon livre. Le Grand Ceremonial. Face à moi, une jeune fille lit, et par malheur, c'est du Victor Hugo.

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