III
Je ne me suis toujours pas lassé de tes cheveux
c'était il y a quelques mois déjà
parfois quelques scènes en mémoires me reviennent
comme des rayons de lumières traversant des
vitre sales
ma main sur ton ventre nu, tes yeux
toujours en morceaux
ta main fuyant la mienne son langage disait
toute tes pensées
sur l'ecran de télévision un reportage
sur les putes chinoise
et je te demandais
de tout m'en traduire
en regardant ton
front se strier
de crevasses
et renflements
juste au dessus tes
cheveux châtains
longs et emmelés près de tes
épaules beauté en grains
je ne me suis
toujours pas lassé de toi
ce que
sûrement
tu espererais.
Marcher dans une rue bondée de gens, je n'ai
Marcher dans une rue bondée de gens, je n'ai jamais aimé.
Marcher dans une rue bondée de gens, pendant les soldes, je n'ai jamais aimé.
Mon dos est moite je le sens en transparence de ma chemise
transparente, pourant légère, mais sous ma veste de velours, mon dos
est moite je le sens. Pourtant il ne fait pas chaud non, mais c'ets une
pesanteur, et la lourdeur des corps qui marchent, qui s'amassent, je
sors juste du métro, je suis le dégueulis de sa bouche, et dans la
marée humaine qui en sort, nous sommes tous un courant lourd de chaleur
moite. J'essaye d'éviter les corps qui marchent, toujours en ligne
droite : pas de modification de trajectoire, comme programmés ligne
droite. Alors forcément, certaines fois, il y a percussion, le choc
survient, un jeune homme qui m'enfonce par mégarde son coude dans les
côtes, mon genou se frappe contre le sien, comme si j'avais besoin de
ça, j'ai déjà assez mal. Ma canne manque de m"échapper des mains : je
suis un vieillard de dix-huit ans. Je m'excuse en vitesse, continuant
ma route sans rien changer.
La musique à mes oreilles scande la
progression de mes pas, course toujours évitant les obstacles que sont
les corps, qui au fond d'eux-mêmes pensent aux vêtements qu'ils
viennent d'acheter et qui mettront délicatement leurs arrieres trains
en valeur. Un café, épargné de la foule en ce jour du rush, me tend ses
bras et je pousse sa porte. Dedans, ca sent la cafeine triste et le
début de matinée. Le coca que je commande, ce n'est pas la meilleure
solution dès le matin mais qu'importe. Je m'assieds à une table, dans
un coin derrière une vitre sale à travers laquelle les passants ne nous
font cas, et j'ouvre mon livre. Le Grand Ceremonial. Face à moi, une
jeune fille lit, et par malheur, c'est du Victor Hugo.
I
Présentation :
Vous êtes sur le blog de Séherre. Evidemment ce n'est pas mon vrai nom.
Je suis écrivain, j'ai à mon actif quatre romans déjà publiés par de prestigieuses maisons d'édition.
Si j'ai choisi l'anonymat, c'est pour que ma personne n'interfère pas dans les éclats d'écriture que je posterai ici : je souhaiterais la plus grande sincérité. Vous assisterez donc à la fermentation, le mûrissement, de travaux d'écriture en cours : je les posterai au gré de mes avancées.
Il se peut qu'il n'y ait sur ce blog pas la moindre continuité, c'est pour cela que je nomme mes écrits de blog des "éclats". Un peu comme un verre assemblé que l'on a pilé, qui se retrouve à l'état poussière alors, ainsi seront mes éclats d'écriture : n'y cherchez pas le processus, il n'y en a pas, ce sont des écritures sous le signe de l'épiphanie, de l'image soudainement arrivée en esprit, du fragment de conversation, d'un voyage en métro.
Sur ce, bonne visite.